Battu, humilié
et paradé dans les rues de Pristina sous les injures de la foule, le traitement
du haut responsable serbe Marko Djuric par les forces de police kosovares le
lundi 26 mars 2018 jette une lumière crue sur les pratiques brutales d’un État qui
fêtait le mois dernier les dix ans de son indépendance -au mépris de la
non-reconnaissance de puissances étrangères telles l’Espagne ou la Chine.
Il confirme également
la condition déplorable de la minorité serbe du pays, marquée par l’assassinat
le 16 janvier dernier de l’homme politique Oliver Ivanović. Écœurés, les responsables serbes du
gouvernement kosovar ont d’ailleurs claqué la porte mardi, hypothéquant
définitivement la stabilité politique précaire du pays[1].
Mais cet
incident parachève surtout une escalade des tensions entre la Serbie et son
ancienne province, émaillée par des entorses de plus en plus préoccupantes au
statu quo. En témoignent de façon anecdotique le ralentissement, soupçonné par
le réseau d’électricité européen ENTSO-E d’être volontaire, de l’alimentation transfrontalière
en électricité par le Kosovo aboutissant à des difficultés d’approvisionnement
dans toute l’Europe, ou bien, ce qui est plus grave, les déclarations
provocatrices du Premier ministre albanais Edi Rama au parlement kosovar le 18
février dernier, concernant une possible unification des deux États en une
« Grande Albanie »[2].
Alors que le règlement,
le 21 mars 2018[3], de son
litige frontalier avec le Monténégro lève le dernier obstacle à l’inclusion du
Kosovo au sein de la zone de libéralisation des visas de l’Union européenne, il
est à présent urgent de mettre un terme définitif à toute négociation avec une
zone au cœur des trafics d’êtres humains ainsi que des flux migratoires et où
le respect des principes élémentaires du droit international ne cesse
manifestement de s’éroder.
Le Front
National s’oppose donc fermement à cette marche forcée vers l’adhésion qui compromet
aussi bien la pacification des Balkans que le droit fondamental des États
membres comme la France à leur propre préservation face à la menace
sécuritaire, islamiste et migratoire.
Dominique Bilde
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